Nous nous levons assez tôt pour pouvoir prendre le petit déjeuner parmi les premiers afin d’aller au onsen une dernière fois avant le départ. Je profiterai seule du onsen, aucune fille ne m’accompagnera et je crois que pour Alexis ce sera la même chose. Le petit déjeuner se déroule dans une salle à côté du hall et nous est directement servi à table. Il s’agit d’un petit déjeuner anglais avec oeuf et bacon. Je me contente pour ma part de la petite partie sucrée avec pain et confiture ainsi que du verre de jus d’orange (fait maison, trop bon).
Nous retrouvons ensuite les autres dans le hall et nous nous préparons au départ en allant chercher nos chaussures dans l’espace réservé à celles-ci. Le trajet du retour en ferry ira aussi vite qu’à l’aller et nous regardons se rétrécir le torii du sanctuaire.
Une fois à terre, nous reprenons le train direction Hiroshima. Tout le monde parle de son expérience du sommeil sur le futon, plus ou moins appréciée par chacun.
Hiroshima (広島) est tristement célèbre pour avoir été la première victime de la bombe A de la seconde guerre mondiale. Yuki nous fait prendre le tramway, un vieux réseau très sympa, construit, il me semble, juste après la guerre. Il y a même encore des poinçonneurs de tickets !
Le trajet va nous emmener jusqu’au dôme A, le Genbaku Dome (原爆ドーム), dernier vestige encore debout de la bombe. Il s’agissait du siège de la chambre de commerce et d’industrie d’Hiroshima et a résisté au souffle atomique. Ce monument est chargé d’émotions et les couleurs des nombreuses fleurs tout autour rajoutent encore du dramatique à la situation. Le silence s’est fait tout doucement dans le groupe, tout le monde parle plus bas, certainement par respect.
Nous continuons notre chemin en observant sur le côté la présence d’origami en forme de grue, animal signifiant l’espoir. Après avoir traversé un petit pont
nous arrivons dans un grand parc (le parc de la Paix), qui se trouve être l’endroit où la bombe a explosé. Les japonais ont décidé de ne rien reconstruire dessus et de laisser un immense espace vert où la vie, la nature pourra reprendre ses droits.
Nous passons ensuite devant le Cénotaphe, conçu par l’architecte Tange Kenzo. Sa forme rappelle celle des anciennes maisons japonaises en argile, et a été réalisée pour abriter du vent et de la pluie les âmes des victimes. Il contient la liste des noms de toutes les victimes du bombardement. La flamme de la Paix qui brille à coté (et qui peut faire penser à la flamme du soldat inconnu en France) n’est pas prête de s’éteindre puisqu’une inscription précise qu’elle brillera tant que des armes nucléaires seront opérationnelles dans le monde.
Derrière se trouve le musée de la Paix, construit également par le célèbre Tange Kenzo.
On y voit de façon détaillée les conséquences du bombardement à l’aide de photos, témoignages et objets déformés par la chaleur et le souffle de l’explosion. A la demande explicite des États-Unis, ce musée est complété par des témoignages des atrocités japonaises perpétrées sur le continent asiatique pendant la guerre. Je ne me souviens pas très bien de cette partie du musée, elle devait être bien discrète ^^.
Ce qui me frappe le plus ce sont les objets et les photos des cadavres ou des survivants avec toutes les horreurs qu’une bombe d’une telle puissance puisse occasionner.
Hiroshima est devenue une ville qui prône la dénucléarisation dans le monde entier, de nombreux colloques y sont tenus. Le maire est un vrai partisan de la paix.
Sortir de ce musée sans être un tant soit peu remué ou changé est impossible. Je voulais faire cette visite depuis longtemps, je ne suis donc pas déçue. A l’extérieur de nombreuses classes de collégiens se font prendre en photo devant le mémorial. Même en sortie scolaire les élèves sont très disciplinés et avancent en rang. Nous les observons de loin en dégustant nos bentos achetés au petit matin lors de notre arrivée en ville.
Après ce repas, nous reprenons le train direction Himeji (姫路市) et son célèbre château (姫路城 Himeji-jo).
Tout comme la ville d’Hiroshima il est, lui aussi, inscrit au patrimoine mondial de L’UNESCO. Surnommé le Héron blanc en raison de sa couleur éclatante, c’est l’un des trois derniers châteaux japonais construits intégralement en bois encore debout aujourd’hui.
Nous nous promenons dans le grand (et magnifique) parc
avant d’atteindre une aile annexe du château réservée, à l’époque, aux femmes qui y étaient enfermées le soir. A l’intérieur chacun de nos pas fait craquer le bois dans un son résonnant.
Nous nous dirigeons ensuite vers le bâtiment principal haut de ses 6 étages. Le premier niveau comporte une sorte de musée sur les armes utilisées dans l’ancien temps avec des armures de samurais, des sabres, des protections pour les chevaux, etc…
Après beaucoup d’efforts dépensés pour grimper les 6 étages sur des escaliers assez étroits, nous pouvons admirer une magnifique vue totale sur la ville.
Certains en profiteront également pour se faire tamponner leur cahier de voyage (le genre de tampon que l’on retrouve dans toutes les grandes gares et lieux touristiques) à l’intérieur d’un petit temple situé au sommet.
L’heure tourne et les gardiens nous pressent de sortir pour pouvoir profiter d’une aile qui est exceptionnellement ouverte. Nous nous dépêchons, en descendant et remontant des marches à toute vitesse. Au final cela n’était rien d’autre qu’une simple salle vide et toujours en bois (pour changer ^^).
Du coup nous nous pressons un peu moins pour redescendre.
A la sortie certains d’entre nous vont acheter quelques souvenirs dans la boutique attenante.
Après avoir compté si tout le monde était là, Yuki nous ramène vers Kyoto (京都) pour nous emmener à notre hôtel.
La gare de Kyoto est une immense gare ouverte et très éclairée. Nous y voyons toutes sortes de magasins, pour se restaurer, acheter ses souvenirs…
Juste en bas de la guerre nous pouvons admirer la « Kyoto Tower » ainsi que des panneaux indiquant le tout proche musée de Osamu Tezuka (le Dieu du manga).
L’hôtel Keihan Kyoto où nous descendons est assez luxueux et contrairement à tous les précédents nous disposons d’internet gratuitement dans nos chambres. Dans le hall, nos valises venues directement de Tokyo nous attendent, elles sont emballées soigneusement dans du plastique et aucune d’entre d’elles n’est abîmée.
Nous allons nous décharger dans nos chambres et défaire nos valises. Nous nous retrouvons ensuite avec d’autres pour manger dans un petit restaurant à côté de l’hôtel. La plupart de nos compères découvrent les kastsudon, gyudon et autres plats pas cher mais bien nourrissants.
Une fois rassasiés nous partons avec Johanna, Michael et Angelo faire un karaoke. Ce dernier est assez sombre mais comme nous n’en connaissons pas d’autres dans les environs, on se décide à le tester tout de même. Alexis fera office d’interprète pour « louer » une salle pour 2h. A l’entrée avec Johanna nous nous faisons un peu houspiller par un gars complètement bourré. Ne comprenant pas trop ce qu’il nous voulait, nous nous abritons derrière les garçons qui eux non plus ne comprennent rien à ce que ce pauvre gars raconte.
La salle de karaoke est assez petite et pas en très bon état, des bouts de papier peint sont arrachés et la boule de couleur semble se décrocher du plafond à chaque fois qu’elle se met en route, ce qui ne rassure pas Michael qui est assis juste en dessous.
Après avoir chanté plusieurs chansons, nous allons tous nous coucher (sans voix) vers 1h du matin.