Kabukicho Love Hotel_dir_Ryuichi_HIROKIAprès Shinoda Mariko dans TAG j’enchaine avec un second film mettant en scène une ex-AKB48 : Kabukicho Love Hotel (さよなら歌舞伎町, Sayonara Kabukichou). Le casting est d’ailleurs assez remarquable puisqu’il réunit à la fois des jeunes stars (Shota Sometani, Atsuko Maeda) et des acteurs plus chevronnés (Yutaka Matsushige, Kaho Minami). Et pour ne rien gacher de cette projection il y avait ENFIN un invité n’ayant pas annulé sa présence au dernier moment : le producteur de Kabukicho Love Hotel, Naoya NARITA. La traditionelle séance de questions-réponses a d’ailleurs été très instructive sur la genèse du film, le casting ou les secrets de tournage de certaines scènes. Le réalisateur, Ryuichi Hiroki, a tourné ce film en moins de 2 semaines (vraiment rapide !) et voulait en lead actrice soit Acchan (Maeda Atsuko), soit Yuko (Oshima Yuko). Finalement à la lecture du scénario Acchan a tout de suite accepté le rôle. Rôle où d’ailleurs il était prévu, au départ, de faire quelques scènes de nus… Mais bon son agence a dit NON donc ils ont dû faire autrement. Enfin ne vous en faites pas des scènes de nus dans Kabukicho Love Hotel il y en a, ah ça oui !

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Comme son nom l’indique le film se déroule à Kabukicho, le quartier des plaisirs (et des yakuzas) de Tokyo dans le très animé arrondissement de Shinjuku. L’action se déroule de nos jours, et plus exactement peu de temps après le tsunami de 2011 car la catastrophe est souvent citée, notamment par le héros qui est originaire de la région de Fukushima. On nous présente donc la réalité de ce quartier, ses étrangetés et sa dureté. Des récits crus et pas forcément drôles vont s’y dérouler mais le film a également un côté comédie non-négligeable. On rigole de leurs malheurs, certes, mais les nombreuses surprises et malentendus sont encaissés avec beaucoup de naturel chez les différents personnages que cela nous tire un sourire à plusieurs reprises.

Comme son nom l’indique également (tout du moins dans sa localisation US et Européene) le film va traiter de la star de Kabukicho : les Love Hotels. Véritable lieu populaire qui permet aux couples, amants et autres relations tarifées de louer une chambre pour quelques heures ou une nuit complète. Certains Love Hotels sont connus pour avoir des thèmes particuliers du style salle de classe, donjon, Hello Kitty, … mais dans celui du film (qui représente la majorité d’entre eux) ce sont des chambres plutôt classiques. Au final ce Love Hotel est le véritable héros de ce film car l’action s’y passe quasiment intégralement.

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Le concept de base du scénario est assez génial et très bien mis en scène : nous allons découvrir la vie de l’hotel et ses alentours durant 1 journée complète (l’indication de l’heure à plusieurs moments du film nous donne un bon repère temporel) en se focalisant principalement sur 5 couples :

– les jeunes coréens. La fille est escort girl mais nous vivons son dernier jour au Japon car elle veut rentrer en Corée pour ouvrir une boutique de vêtements avec sa mère. Elle cache cette activité nocturne à son compagnon qui travaille dans un restaurant coréen. A noter que la présence de ce couple est tout sauf incongru dans le film car juste à côté de Kabukicho se trouve le quartier de Shin-Okubo, qui est LE quartier coréen de Tokyo. Nous assistons d’ailleurs à une manif « anti-coréens » au début du film. Les 2 personnages vont se retrouver à plusieurs moments du film dans l’hôtel que nous suivons.

– le couple de vieux. La femme travaille à l’hotel, elle fait donc partie des personnages importants de ce film, l’homme, lui, reste cloitré à la maison et ne doit se montrer sous aucun prétexte. Pourquoi ? C’est l’une des affaires majeures du film et nous découvrirons sur la fin pourquoi ils attendent la date du lendemain avec tellement d’impatience.

– Le Yakuza et la lycéene. Ils représentent une situation bien courante au Japon, entre l’Enjo-kōsai, où une lycéene vend son corps contre de l’argent, un repas ou un cadeau matériel, et les réseaux criminels qui exploitent les jeunes femmes (dont les mineures) pour les prostituer dans les bars ou films X. Les 2 vont se retrouver clients de l’hotel et apportent un peu d’innocence et de bons sentiments au film. L’histoire se termine dans une sorte d’happy end même si cela ne sera pas sans douleurs.

– Le couple de flics. Ils représentent le couple typique pratiquant l’adultère et utilisant le Love Hotel pour consommer leur relation extra-conjuguale. Leur apparition commence d’ailleurs lorsque la femme envoie un sms à son mari pour lui demander d’amener leur fille à l’école le lendemain car elle est bloquée au travail… Au delà du cas moral de leur relation immorale c’est surtout leur profession qui est ici intéressante car ils vont (et surtout la femme) se retrouver face à un criminel recherché et vont devoir intervenir. Beaucoup de comique est apporté, malgré eux, avec ces personnages. La scène finale de la femme en est le parfait exemple car même en amenant sa fille à l’école elle reste obsédée par son boulot.

– Et enfin le couple des personnages principaux, que l’on peut voir sur l’affiche du film. La fille fait partie d’un groupe de musique et doit convaincre le directeur d’un grand label de la choisir pour faire son début officiel. L’homme n’est ni plus ni moins que le manager du love hotel star et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il va en voir en 1 journée dans son hotel : entre les meurtres, les arrestations, les clients violents, les clients bizarres qui défilent en position SM dans les couloirs, ou bien la visite de plusieurs membres de sa famille dont il se serait bien passé, c’en est trop pour celui qui ne rêve que d’une chose c’est de travailler dans un grand palace et de quitter enfin ce quartier, cet hotel, et cette vie.

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Le terme Sayonara (Adieu) du titre original porte donc tout son sens une fois le film terminé car de nombreux peronnages vont effectivement quitter Kabukicho, que ce soit par choix, par décès, par ras-le-bol, par fuite, … Le film dure 2h15, cela peut sembler long, certaines scènes sont effectivement longues (toutes les scènes de nus d’ailleurs) mais je n’ai jamais regardé ma montre pour me demander si la fin était proche ou non. Le scénario, la réalisation et le jeu des acteurs sont tous les 3 bons, je ne peux donc que vous recommander de voir vous aussi ce Kabukicho Love Hotel